mercredi, novembre 30, 2005

5: Chapitre 2-L'impasse du tisseur-suite

L'impasse du tisseur- suite:


Il ouvrit davantage pour lui permettre d'enter dans la maison. Sa sœur encore couverte de sa capuche suivit sans invitation.
"Rogue," dit-elle en passant près de lui.


"Bellatrix," répondit-il, ses lèvres minces se courbant dans un sourire légèrement railleur pendant qu'il fermait la porte derrière elles.


Ils entrèrent directement dans un salon minuscule, qui était un peu semblable à une obscure cellule capitonnée. Les murs étaient complètement couverts de livres, la plupart recouverts en vieux cuir noir ou brun. un divan au tissu râpé, un vieux fauteuil, et une minuscule table étaient groupés ensemble dans un même cercle de faible lumière sous un suspendu au plafond. L'endroit avait un aspect négligé, comme s'il n'était généralement pas habité.
Rogue indiqua d'un geste le divan à Narcissa. Elle retira son manteau, le posa à côté, et s'assit, regardant fixement ses mains blanches et de tremblantes qu'elle serrait très fort. Bellatrix abaissa sa capuche avec lenteur. Brune autant que sa sœur était blonde , avec un regard très dur et la mâchoire serrée, elle ne lâcha pas Rogue des yeux pendant qu'elle s'installait juste derrière Narcissa.

"Alors, que puis-je faire pour vous ?" demanda Rogue, s'installant dans le fauteuil en face des deux sœurs.

"Nous... nous sommes seuls, n'est-ce pas ?" s'inquiéta Narcissa.


"Oui, évidemment ! Bon, Queudvert est ici, mais nous ne comptons pas la vermine ?"

Il dirigea sa baguette magique vers le mur de livres derrière lui et d'un coup, ouvrit une porte cachée, révélant un escalier étroit sur lequel un se tenait petit homme figé.
"Comme tu l'as clairement réalisé, Queudvert, nous avons des invités," dit Rogue paresseusement.

L'homme rampa, bossu, vers le bas des dernières marches et entra dans la salle. Il avait de petits yeux larmoyants, un nez pointu, et avait une mine désagréable. Sa main gauche caressait la droite, qui avait l'air d'avoir été emballée dans un gant argenté lumineux.
"Narcissa!" dit-il, d'une voix grinçante. "Et Bellatrix ! Comme c'est…charmant !"

"Queudvert nous servira bien quelques boissons, si vous le voulez.... Et ensuite, il retournera dans sa chambre à coucher."

Queudvert grimaça comme si Rogue lui avait jeté quelque chose.
"Je ne suis pas un domestique !" grinça-t-il, évitant l'œil mauvais de Rogue.


"Vraiment ? J'avais pourtant l'impression que le seigneur des ténèbres t'avait placé ici pour m'aider."

"Pour aider, oui… mais pour ne pas te servir des boissons et… et nettoyer ta maison!"

"Je n'ai pas dans l'idée, Queudvert, que tu requerrais des tâches plus dangereuses !" dit Rogue mielleusement. "Ceci pourrait facilement s'arranger : Je parlerai au seigneur des ténèbres."


"Je peux lui parler moi-même si je le veux !"

"Bien sûr que tu le peux !" ricana Rogue. " Mais en attendant, apporte-nous les boissons. Un peu de vin d'elfes suffira."

Queudvert hésita un instant, comme s'il allait encore discuter, puis finalement se tourna et sortit par une seconde porte cachée. On entendit un bruit de verres qui s'entrechoquent. Après quelques secondes il revint, tenant une bouteille poussiéreuse et trois verres sur un plateau. Il posa le plateau sur la table basse et s'en fut hors de leur présence, en claquant la porte-livre derrière lui.

Rogue versa dans les trois verres du vin rouge-sang et en tendit deux d'entre eux aux deux sœurs. Narcissa murmura un mot de remerciement, tandis que Bellatrix ne dit rien, mais continuait à faire la tête à Rogue. Ceci ne sembla pas le troubler ; au contraire, il la regarda plutôt amusé.
"Au seigneur des ténèbres !" dit-il, en levant son verre et en le vidant.

Les sœurs l'imitèrent. Rogue remplit de nouveau leur verre.
Comme Narcissa prenait son second verre, elle dit précipitamment "Severus, je suis désolée de venir ici comme ça, mais je devais te voir. Je pense que tu es le seul qui puisse m'aider…"


Rogue leva une main pour l'arrêter
... et dirigea encore sa baguette magique vers la porte cachant l'escalier. Il y eut un coup fort et un cri aigu, suivis par le bruit de Queudvert montant les escaliers.

"Mes excuses !" expliqua Rogue. "il a récemment commencé à écouter aux portes, je ne sais pas ce qu'il mijote… Tu disais, Narcissa?"

Elle prit une grande respiration et continua.
"Severus, je sais que je ne devrais pas être ici, je ne dois pas parler à n'importe qui, mais le…"

"Alors tu devrais tenir ta langue !... En particulier en telle compagnie !"


'"En telle compagnie ?... Il s'agit de moi si je comprends bien, Bellatrix ?"

"Je n'ai pas besoin de te dire ce que tu sais très bien, Rogue !"


Narcissa laissa échapper un bruit qui pouvait bien être un petit sanglot et se recouvrit le visage d'une main.
Rogue posa son verre sur la table et se renversa en arrière, les mains sur les bras du fauteuil, le visage souriant devant la mine de Bellatrix. Narcissa, je pense que nous devrions entendre ce que Bellatrix crève d'envie de dire. Cela nous évitera de pénibles interruptions. Bon, vas-y, Bellatrix ! Pourquoi ne me fais-tu pas confiance?"

"Pour cent raisons!" dit-elle fort, sortant de derrière le divan pour poser violemment son verre sur la table. "Pour commencer, où étais-tu quand le seigneur des ténèbres est tombé ? Pourquoi n'as-tu jamais fait une tentative pour le retrouver quand il a disparu ? Qu'as-tu fait toutes ces années durant lesquelles tu as vécu dans la poche de Dumbledore ? Pourquoi as-tu empêcher le seigneur des ténèbres de prendre la pierre philosophale ? Pourquoi n'es-tu pas retourné immédiatement vers le seigneur des ténèbres lorsqu'il est réapparut ? Où étais-tu, il y a quelques semaines, quand nous avons combattu, à la rechercher de la prophétie pour le seigneur des ténèbres ? Et pourquoi, Rogue, Harry Potter est-il encore vivant, quand tu l'as eu à ta portée pendant cinq ans?"

Elle fit une pause, sa poitrine se soulevant et retombant rapidement, le rouge aux joues. Derrière elle, Narcissa était figé, le visage dans ses mains.


Rogue sourit.
"Avant que je te réponde — OH oui, Bellatrix, je vais répondre ! Et tu pourras porter mes paroles à ceux qui chuchotent derrière mon dos et divulguent des sornettes à propos de ma trahison ! Avant que je te réponde, laisse-moi te demander à mon tour. Penses-tu vraiment que le seigneur des ténèbres ne m'a pas posé chacune de ces questions ? Et ne crois-tu pas vraiment que, si je ne lui avais pas donné des réponses satisfaisantes, je serais encore là pour te parler ?"

Elle hésita.
"Je sais qu'il te croit, mais…"

"tu penses qu'il se trompe ? Ou que je l'ai dupé d'une façon ou d'une autre ? Duper le seigneur des ténèbres, le plus grand des magiciens, le plus accompli des Legilimens que le monde ait jamais eut?"

Bellatrix ne dit rien, mais le regarda, pour la première fois, désarçonnée.
Rogue n'avait pas fini. Il reprit son verre, but une gorgée et continua "Tu demandes où j'étais quand le seigneur des ténèbres est tombé. J'étais où il m'avait commandé être, à l'école de sorcellerie et de magie de Poudlard, parce qu'il voulait garder un œil sur Albus Dumbledore. Tu sais, je présume, que c'est sur ses ordres que j'ai pris ce poste ?"

Elle a incliné la tête presque imperceptiblement et ouvrit alors la bouche, mais Rogue la devança.

"Tu demandes pourquoi je n'ai pas essayé de le trouver quand il a disparu. Pour la même raison que celle pour laquelle Avery, Yaxley, le Carrows, Greyback, Lucius " — il inclina la tête légèrement vers Narcissa —
" et beaucoup d'autres n'ont pas essayé de le trouver. J'ai cru qu'il était mort. Je ne croyais pas, et j'avais tort, qu'il puisse… S'il n'avait été indulgent avec tous ceux qui ont perdu la foi à ce moment-là, il aurait maintenant très peu de partisans."

"Il m'aurait, moi !" dit Bellatrix passionnément. "Moi, qui ai passé ces années à Azkaban pour lui!"


"Oui, en effet, c'est admirable !" dit Rogue, d'une voix blessante. "Mais dis-moi ? Tu ne lui étais pas très utile en prison, le geste était assurément bon mais…"


"Le geste!" lança-t-elle d'un cri perçant. Elle semblait folle de fureur. "Tandis que je supportais les détraqueurs, tu étais à Poudlard, jouant COMFORTABLEMENT l'animal de compagnie de Dumbledore!"

"Pas tout à fait !" reprit Rogue calmement. "Il ne voulait pas me donner le cours de défense contre les forces du mal, tu sais. Il semblait penser que cela pourrait, oh, provoquer une rechute... me faire renouer avec mes anciennes habitudes."


"Quel sacrifice pour le seigneur des ténèbres ! ne pas enseigner son sujet favori ?" le railla-t-elle. "Pourquoi y es-tu resté tout ce temps, Rogue ? Toujours pour espionner Dumbledore pour un maître que tu croyais mort ?


" À peine, bien que le seigneur des ténèbres ait été heureux que je n'aie jamais abandonné mon poste : J'avais seize années d'informations à lui fournir sur Dumbledore quand il est revenu, un cadeau de bienvenue un peu plus intéressant que des souvenirs sans fin à propos de tous les désagréments d'Azkaban et..."
"Mais tu es resté…"


"Oui, Bellatrix, je suis resté," dit Rogue, trahissant un sentiment d'impatience pour la première fois. "J'ai eu un travail confortable que j'ai préféré à une assignation à Azkaban. Ils surveillaient de très les anciens Mangemorts, tu sais. La protection de Dumbledore m'a gardé hors de prison. C'était plus commode et je l'ai accepté. Je répète : Le seigneur des ténèbres ne me reproche pas d'être resté, ainsi je ne vois pas pourquoi toi tu le fais !"


"Je crois ensuite que tu voulais savoir," et il parla un peu plus fort, parce que Bellatrix montrait des signes d'impatience, "pourquoi j'ai empêché le seigneur des ténèbres de prendre la pierre philosophale. C'est simple, il ne savait pas qu'il pouvait me faire confiance. Il pensait, comme toi, que j'avais viré du fidèle Mangemort en faire-valoir de Dumbledore. Il était dans un état pitoyable, très faible, partageant le corps d'un magicien médiocre. Il n'osait pas se manifester à un ancien allié si cet allié pouvait le faire découvrir par Dumbledore ou par le ministère. Je regrette vivement qu'il ne m'ait pas fait confiance. Il aurait repris le pouvoir trois ans plus tôt. Au lieu de ça, j'ai vu seulement l'avidité de l'indigne Quirrell qui essayait de voler la pierre et, j'admets avoir tout fait pour le contrecarrer."

La bouche de Bellatrix se tordit comme si elle avait pris un mauvais médicament. "Mais tu n'es pas retourné vers lui quand il est revenu, tu ne t'es pas précipité immédiatement quand tu as vu la marque des ténèbres…"

"Erreur. J'y suis retourné deux heures plus tard. J'y suis retourné sur les ordres de Dumbledore."

"Sur les ordres de Dumbledore… !?" commença-t-elle, outragée.

"Pense donc!" reprit Rogue avec impatience. "Pense donc ! En attendant deux heures, juste deux heures, je me suis assuré que je pourrais rester à Poudlard comme espion ! En laissant croire à Dumbledore que je revenais seulement au côté du seigneur des ténèbres sur ses ordres, j'ai pu depuis donner des informations sur Dumbledore et sur l'Ordre du Phoenix ! Écoute, Bellatrix : La marque des ténèbres s'était développée, de plus en plus nette depuis des mois. Je savais qu'il était sur le point de revenir. Tous les Mangemorts le savaient ! J'aurais eu tout le temps de penser à ce que je pouvais faire, si j'avais projeté de m'échapper comme Karkaroff, n'est-ce pas ?
(aimez-vous mon symbole de mangemort?)

"Le mécontentement initial du seigneur des ténèbres à mon retard a disparu entièrement, je t'assure que, quand je lui ai expliqué que je lui étais resté fidèle, alors que Dumbledore pensait que j'étais son homme. Oui, le seigneur des ténèbres a pensé que je l'avais laissé pour toujours, mais il avait tort."

"Mais de quelle utilité as-tu été ?" ricana Bellatrix. "quelle information utile avons-nous eu de toi?"

"Les informations que j'ai apportées concernent directement le seigneur des ténèbres ! S'il a choisi de ne pas le partager avec toi…"

"Il partage tout avec moi !" s'enflamma immédiatement Bellatrix, "il m'appelle son plus fidèle des fidèles…"

"Crois-tu vraiment ?" dit Rogue, un faible fléchissement de la voix exprimant ses doutes. " Après le fiasco du ministère ?"

"Ce n'était pas de ma faute!... Le seigneur des ténèbres, par le passé, m'a confié son plus précieux… Si Lucius n'avait pas…"


"N'accuse pas… n'accuse pas mon mari!" l'interrompit Narcissa, d'une voix grave et menaçante, en regardant sa sœur.


"Il n'y a aucune accusation et aucun blâme !... Ce qui est fait, est fait !"

"Mais pas par toi!" reprit Bellatrix furieusement. "Non, tu étais de nouveau absent. Tandis que le reste d'entre nous était en danger, où étais-tu, toi, Rogue ?"

"Mes ordres étaient de rester en arrière ! Peut-être es-tu en désaccord avec le seigneur des ténèbres, peut-être penses-tu que Dumbledore n'aurait rien remarqué si j'avais rejoint les rangs des Mangemorts pendant le combat contre l'ordre de Phœnix ? Et… pardonne-moi mais… tu parles d'un danger… face à six adolescents ?"


"ils ont été rejoints, comme tu sais très bien, par la moitié de l'ordre peu de temps après !" gronda Bellatrix. "Et, à propos de l'ordre, tu refuses toujours d'indiquer le lieu de leur quartier général ?"

"je ne suis pas le Gardien du Secret. Je ne peux pas donner le nom de l'endroit. Tu comprends comment le sortilège fonctionne, je pense ? Le seigneur des ténèbres est satisfait des informations que je lui ai données sur l'ordre. Il a participé, comme tu l'as peut-être deviné, à la capture et au meurtre récent d'Emmeline Vance, et il a certainement aidé à supprimer Sirius Black, bien que je t'aie donné carte blanche pour t'en charger !"

Il releva la tête et la défia. Le visage de Bellatrix ne s'était pas adouci.


" Tu n'as pas répondu à ma dernière question, Rogue. Harry Potter ? Tu pouvais le tuer n'importe quand pendant les cinq dernières années. Tu ne l'as pas fait. Pourquoi ?"
À suivre...

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