jeudi, décembre 15, 2005

8: Chapitre 3- Dernières volontés et mauvaise volonté -fin

"Kreattur ne veut pas, Kreattur ne veut pas, Kreattur ne veut pas !"
croassait l'elfe, aussi fort que l'Oncle Vernon, rentrant ses longs pieds noueux et tirant sur ses grandes oreilles. "Kreattur appartient à Mlle Bellatrix, OH oui, Kreattur appartient aux Black, Kreattur veut sa nouvelle maîtresse, Kreattur ne veut pas aller avec ce sale gosse de Potter, Kreattur ne veut pas, non, non, non… !"


"Comme tu le vois, Harry," reprit plus fort Dumbledore, tandis que les coassements de Kreattur se poursuivaient
"Ne veut pas , non , non !"
"Kreattur ne doute aucunement du fait qu'il est devenu ta propriété."

"Qu'il ne s'inquiète pas ... Je ne le veux pas !"


"Non, non, non, non, non !"


"tu préférerais qu'il devienne la propriété de Bellatrix Lestrange ? Sachant qu'il a vécu au siège social de l'ordre du Phœnix cette dernière année?"


"Non, non, non, non, non !"

Harry regarda fixement Dumbledore. Il savait que Kreattur ne pouvait pas être autorisé pour aller vivre chez Bellatrix Lestrange, mais l'idée de posséder, d'avoir la responsabilité de la créature qui avait trahi Sirius, était répugnante.

"Donne-lui un ordre !... Si tu es son propriétaire, il devra obéir. S'il ne le fait pas, alors nous devrons penser à d'autres moyens pour l'empêcher de rejoindre sa légitime maîtresse."


"Non, non, non, non, NON !"


La voix de Kreattur était devenue un cri perçant. Harry ne trouva rien d'autre à dire que "Kreattur, la ferme-la !"
Il y eut un moment où Kreattur sembla résister. Il se saisit la gorge, sa bouche s'ouvrant toujours furieusement, les yeux exorbités. Après quelques secondes de suffocation, il plongea son visage dans le tapis (tante Pétunia pleurnichait) et battit le plancher des mains et des pieds, donnant libre court à une violente mais entièrement silencieuse, mauvaise humeur.

" Bien, cela simplifie tout ! " dit gaiement Dumbledore. "Cela signifie que Sirius savait ce qu'il faisait. Tu es donc le légitime propriétaire du 12 place Grimmaurd et de Kreattur."


" Je… je dois le garder avec moi ?" consterné, à l'idée d'avoir toujours Kreattur fourré dans ses bottes.


"Pas si tu ne le veux pas ! Si je peux te faire une suggestion : je crois que tu pourrais l'envoyer à Poudlard pour y travailler dans les cuisines. De cette façon, les autres elfes de maison pourront garder un œil sur lui."

"Ouais !" accepta Harry soulagé,
"Ouais, je ferai comme ça. Heu… Kreattur… Je veux que tu ailles à Poudlard et que travailles dans les cuisines avec les autres elfes de maison."

Kreattur, qui se trouvait alors couché sur le dos avec les bras et les jambes vers le plafond, jeta à Harry un regard rempli d'une haine profonde et, par une autre déchirure, disparut.
"Bien !" dit Dumbledore. " Il y a également le problème de l'hippogriffe, Buck. Hagrid s'est occupé de lui depuis la mort de Sirius, mais cet animal est à toi maintenant, et si tu préfères prendre d'autres arrangements… "


"Non ! ... Il peut rester avec Hagrid. Je pense que Buck lui-même préférerait cela."


" Hagrid sera enchanté !"!... Il était tout frétillant de revoir Buck. Par ailleurs, nous avons décidé, dans l'intérêt de la sûreté de Buck, de le rebaptiser Witherwings pour l'instant, bien que je doute que le ministère puisse jamais deviner qu'il s'agit de l'hippogriffe qu'ils avaient condamné à la mort. Maintenant, Harry, ta malle est-elle prête ?"


Heu…

"Doutais-tu que je vienne te chercher?


"Je vais juste et… heu… finir." dit à la hâte Harry, en se dépêchant de prendre sa longue-vue et ses chaussures sur le sol.

Il mit plus de dix minutes à retrouver tout ce dont il avait besoin. Enfin il parvint à extraire son manteau d'invisibilité de sous le lit, à rabattre le couvercle sur son flacon d'encre qui changeait de couleur, et à forcer son chaudron à rentrer dans sa malle. Puis, soulevant celle-ci dans une main et tenant la cage d'Hedwig dans l'autre, il tourna le dos à sa chambre.
Il fut déçu de découvrir que Dumbledore ne l'attendait pas dans l'entrée, qui a signifiait qu'il devait retourner dans Le séjour.

Personne ne parlait. Dumbledore ronflait tranquillement, apparemment tout à fait à son aise, mais l'atmosphère était à couper au couteau, et Harry n'osa pas regarder les Dursley pendant qu'il disait, "Professeur… maintenant, je suis prêt."


"Bon, Juste une dernière chose, puis…" Et il se tourna pour parler aux Dursley une dernière fois.
"Comme vous en serez informé, Harry arrive dans un an à l'âge de…"


"Non !" dit tante Pétunia, parlant pour la première fois depuis l'arrivée de Dumbledore.


"Désolé ?

"Non, pas un an ! Il a un mois de moins que Dudley, et Duddy n'aura dix-huit ans que dans deux ans."

"Ah !... Mais dans le monde des sorciers, nous sommes majeurs dès l'âge de dix-sept ans."

L'Oncle Vernon murmura, " Absurde ! "
mais Dumbledore l'ignora,

"Maintenant, comme vous le savez déjà, le sorcier que l'on appelle Lord Voldemort est de retour dans le pays. La communauté des sorciers est actuellement en état de guerre déclarée. Harry, que Lord Voldemort a déjà essayé de tuer en plusieurs occasions, est encore en plus grand danger aujourd'hui que le jour où je l'ai laissé sur le seuil de votre maison, il y a quinze ans, avec une lettre vous expliquant les circonstances du meurtre de ses parents et exprimant l'espoir que vous vous occuperiez de lui comme s'il était votre propre fils."

Dumbledore fit une pause, et bien que sa voix soit demeurée légère et calme, et qu'il ne laissa paraître aucun signe évident de colère, Harry sentit une sorte de froideur émaner de lui et nota que les Dursley se tenaient très légèrement plus proches les uns des autres.

"Vous n'avez pas fait ce que j'ai demandé. Vous n'avez jamais traité Harry comme un fils. Il n'a rien connu d'autre que la négligence et souvent la cruauté entre vos mains. Le meilleur que l'on puisse en dire est qu'il a au moins échappé aux dommages épouvantables que vous avez infligé au malheureux garçon assis entre vous."

La tante Pétunia et l'Oncle Vernon regardèrent instinctivement autour d'eux, comme s'ils pensaient voir quelqu'un autre que Dudley serré entre eux deux.

"Nous… maltraiter Duddy ? Qu'est-ce qui… ? " commença Vernon furieusement
, mais Dumbledore leva son doigt pour obtenir le silence, un silence qui tomba comme s'il avait rendu l'Oncle Vernon sourd et muet.

" La magie que j'ai évoquée, il y a quinze ans était un moyen d'assurer à Harry une protection puissante tant qu'il pouvait encore appeler cette maison "sa maison". Cependant, il a été malheureux ici, de manière fâcheuse, même maltraité, vous lui avez au moins permis, même à contrecœur, d'avoir une maison. Cette magie cessera de fonctionner dès que Harry aura dix-sept ans. En d'autres termes, au moment où il deviendra un homme. Je vous demande seulement ceci : permettez à Harry de revenir ici, une fois de plus, dans cette maison, avant son dix-septième anniversaire, cela continuera à lui assurer une protection pendant ce temps."

Aucun des Dursley ne dit quoi que ce soit. Dudley fronçait les sourcils légèrement, comme s'il essayait toujours de comprendre quand il avait jamais été maltraité. Vernon semblait avoir quelque chose de coincé dans la gorge. Pétunia, cependant, était étrangement rouge.

"Bon, Harry... Il est temps pour nous d'y aller !" dit finalement Dumbledore, se levant et réajustant son long manteau noir.
"À la prochaine!" ajouta-t-il pour les Dursley, qui le regardaient comme si ce moment pouvait toujours attendre quant à eux, et après avoir ôté son chapeau, les salua.

"Au revoir !" fit rapidement Harry aux Dursley, et il suivit Dumbledore, qui s'arrêta près de la malle de Harry, sur laquelle était posée la cage de Hedwig.

"Nous n'allons pas nous encombrer avec tout ça en ce moment !" remarqua-t-il, et il sortit de nouveau sa baguette. "Je vais les envoyer au terrier où ils nous attendront. Cependant, je voudrais que tu prennes ton manteau d'invisibilité… juste pour le cas ou."


Harry sortit son manteau de la malle avec une certaine difficulté, essayant de cacher à Dumbledore le désordre à l'intérieur.
Quand il l'eut finalement retiré d'une poche à l'intérieure d'une veste, Dumbledore fit onduler sa baguette au-dessus, du sac qui disparut ainsi que la cage d'Hedwige.
Dumbledore remua encore sa baguette, et la porte s'ouvrit sur l'obscurité fraîche et brumeuse.
"Et maintenant, Harry, allons dehors dans la nuit et poursuivons que les tentatrices et frivoles aventures."
Fin du 3eme chapitre

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